Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

SelViG²

Sélection génomique pour la vitalité des génisses

CONTEXTE

Avec des coûts d’élevage allant de 1 200 € à 2 000 € en incluant la main d’œuvre, les génisses sont un important poste de dépense pour les éleveurs. Aussi, la baisse de la mortalité des veaux en élevage est un enjeu de taille. 11,9% des femelles laitières meurent avant d’atteindre 150 jours de vie, chiffre qui s’élève à 15,1% pour les mâles de races laitières. La sélection génomique apparaît à la fois comme une solution en tant qu’outil de gestion des anomalies génétiques dans les populations françaises de ruminants, mais présente également un risque puisque dans certains cas (méconnaissance des pedigrees ou de mutations portées par les reproducteurs) elle peut conduire à accélérer la dégradation de la diversité génétique.

© photo : d.lemoine

Type de programme

Durée

2021/2024

Financement apis-gene

85 €

Coordination

Florian Besnard (Idele)

objectifs

La thèse vise à réduire la mortalité juvénile des bovins par l’identification de mutations causales qui seront ajoutées au système d’évaluation génomique existant, permettant de les gérer dans les populations bovines.

Partenaires

Avancements scientifiques

Afin d’analyser les taux de mortalité induits par les taureaux, différentes périodes critiques ont été définies : la mortalité périnatale liée pour 80% à des difficultés de vêlage (dystocie), la mortalité postnatale (jusqu’à 55 jours) due à des infections intestinales et les mortalités pré et post-sevrages principalement induites par des infections pulmonaires. Ces quatre périodes de mortalité ont permis de mettre en avant des taureaux induisant des mortalités particulièrement élevées chez leurs descendants. Par exemple, un taureau utilisé pour plus de 500 inséminations en France et en Belgique, voit le taux de mortalité de ses veaux à 1 an s’élever à plus de 30%, avec un taux de mortalité dans les premiers jours de vie de 12% nettement au-dessus des 2-3% de m

oyenne. Un autre taureau père de 3 000 filles, induit chez ses descendants un taux de mortalité à un an de l’ordre de 20%. Après plusieurs examens cliniques, réalisations de caryotypes, analyses de cartographies en utilisant la méthode dite cas/contrôle, et recherche de variants candidats, deux nouvelles anomalies ont pu être mises en évidence. Il a ainsi été montré que le 1er taureau est porteur d’une translocation chromosomique (une partie du chromosome BTA29 étant rattachée au chromosome BTA26) et que le 2ème taureau présente une mutation dominante sur le gène GATA6, impliqué dans des défauts cardiaques. Ces résultats seront valorisés dans une publication scientifique dans Journal of Dairy Science à l’automne 2022.

Les prochaines étapes consistent à rechercher et caractériser d’autres zones du génome et idéalement des mutations responsables de surmortalité juvénile. Au-delà des impacts économiques évidents, ces travaux vont élargir la gamme de tests en sélection génomique aux gènes impliqués dans la surmortalité juvénile, amenant via la réduction de la mortalité des veaux, des gains en termes de santé animale, de bien-être, d’empreinte environnementale et de perception sociétale.

 

 

Liens complémentaires