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MethaFor

Formaliser les possibilités de sélection pour la réduction des émissions de méthane (CH4) des vaches laitières

CONTEXTE

Les bovins ruminent, c’est un fait. En dégradant les composés végétaux consommés par les vaches, les microorganismes du rumen produisent du méthane, un gaz à effet de serre hautement contributeur du réchauffement climatique. Cependant, il a été montré qu'à consommation et production égales, certaines vaches produisent moins de méthane que d'autres, révélant un potentiel de sélection des animaux les moins émetteurs. La difficulté de mise en place d’une sélection génomique sur les émissions de méthane (CH4) entérique réside dans le phénotypage à grande échelle des animaux. La solution pourrait être de les prédire avec des données déjà disponibles en routine, comme les spectres moyen infrarouge (MIR) du lait, collectés par les contrôles laitiers.

Type de programme

Durée

04/2022-03/2025

Financement apis-gene

66000 €

Coordination

Solène Fresco (ELIANCE)

objectifs

Intégrée dans le dispositif MethaBreed, la thèse MethaFor propose une analyse génétique des rejets de méthane entérique chez la vache laitière, au travers du développement et de la validation des équations obtenues à partir des spectres Moyen Infra Rouge (MIR) du lait comme prédicteur des émissions de méthane, de la mise en place d’un prototype d’évaluation génomique et enfin au travers de propositions pratiques pour la sélection. Une comparaison des données obtenues à partir d’un autre outil de phénotypage, le sniffer, sera également évaluée comme une alternative à plus large échelle.

Grâce aux 15 millions de spectres par an disponibles pour quelques 2 millions de vaches, l’objectif de la thèse MethaFor était de contribuer à la mise en place d’une sélection génomique sur ce caractère pour les races Holstein, Montbéliarde et Normande

Partenaires

Eliance

Avancements scientifiques

Diminuer les émissions de méthane nécessite une bonne connaissance du déterminisme génétique de la production de ce gaz à effet de serre.

La thèse MethaFor a tout d’abord permis de confirmer l’intérêt des spectres MIR comme proxies (prédicteurs) des émissions de CH4 individuelles. Une partie des travaux de thèse consistaient à déterminer l’unité la plus propice à la mise en place d’une sélection génétique. Des mesures directes de CH4 obtenues grâce à un dispositif original à l’Unité Expérimentale du Pin (INRAE) ont permis de comprendre les émissions de CH4 et ses variations journalières. 

En parallèle, 26 000 mesures de CH4 et 1 800 spectres MIR ont permis de constituer une population de calibration et ainsi développer plusieurs équations de prédiction. Les paramètres génétiques estimés montrent qu’il est techniquement possible de sélectionner pour une réduction des émissions directes de CH4 pour les 3 races laitières (Holstein, Montbéliarde, Normande). Les corrélations estimées entre les caractères méthane et les caractères déjà en sélection sont faiblement défavorables, ainsi une sélection sur les émissions de CH4 ralenti le progrès sur les autres caractères, en particulier ceux de production laitière et de fertilité. Aussi, l’intégration du caractère «réduction des émissions de CH4» dans l’ISU actuel se fera au prix d’un ralentissement du progrès sur les autres caractères, en particulier la production et la fertilité.

La thèse MethaFor s’intègre dans le programme APIS-GENE MethaBreed, qui élargissait les travaux à 8 races bovines laitières.

Perspectives / Valorisations

  • Des évaluations pilotes ont été mises au point et réalisées par l’UMT eBIS. Elles seront disponibles courant 2025 pour les 8 races laitières bénéficiant de la sélection génomique.
  • Afin de considérer l’effet direct de la génétique de l’individu sur ses émissions de méthane mais aussi l’effet de sa génétique sur les caractères influençant ces émissions (précocité sexuelle, production, longévité fonctionnelle, …), un index « Efficience méthane » sera développé dans Méthane 2030.

Liens complémentaires