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CAICalor

Caractérisation de l'adaptation aux impacts du stress calorique en bovins

CONTEXTE

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur et des épisodes caniculaires, conséquence directe du réchauffement climatique, devrait se poursuivre au cours du XXIème siècle (MétéoFrance). Particulièrement sensibles aux périodes de chaleurs, notamment à cause de l’activité ruminale qui produit de la chaleur et augmente leur température corporelle, les bovins sont, dans nos régions climatiques, affectés par la période estivale tant sur le plan de la production que sur le bien-être.

© Photo de Leon Ephraïm sur Unsplash

Type de programme

Durée

2020/2024

Financement apis-gene

148000 €

Coordination

Roxanne Vallée

objectifs

Ce programme mené par l’UMT eBis a pour objectif d’étudier l’impact des vagues de chaleur sur différents caractères de production et de reproduction des vaches laitières (Holstein, Normande et Montbéliarde) mais aussi sur les reproducteurs d’élite allaitants et laitiers en termes de production et qualité de semence ou production d’embryons. Une étude transgénérationnelle permettra également de montrer les effets d’un stress thermique sur les performances de génisses dont la mère a subi un épisode de fortes chaleurs pendant sa gestation. CAICalor a été construit pour amorcer le programme H2020 RumiGen, qui vise à améliorer la sélection génétique chez les bovins, notamment dans le contexte de réchauffement climatique.

Partenaires

Avancements scientifiques

L’indicateur climatique utilisé permettant de caractériser l’impact du stress thermique sur les performances des animaux est l’« Index Température-Humidité », ou THI, tenant compte à la fois de la température moyenne journalière (nuit incluse) et de l’humidité. Il est obtenu à partir de la base Safran de Météo France. Pour chacune des trois races étudiées, les quantités de lait produit sont maximales pour un THI compris entre 50 et 55. Au-delà, la production journalière décroit de 70 à 125 g de lait par jour par point de THI, jusqu’à 1,5 à 3 kg de lait en conditions climatiques extrêmes. Les performances de production ne sont donc plus optimales au-delà d’une température moyenne journalière de 13°C, voire moins, et des baisses de 5 à 15% des performances (suivant le caractère, le rang de lactation et la race) sont observées entre des conditions climatiques optimales et de stress thermique modéré à élevé (THI > 70).

Bien que tous les animaux soient concernés par des baisses de performances en cas de forte chaleur, il est possible d’identifier des animaux qui semblent plus adaptés que d’autres à produire malgré des températures élevées. Que ce soit pour la production ou la santé de la mamelle, la valeur génétique des animaux dépend peu des conditions climatiques, les animaux les mieux classés en conditions tempérées restent globalement meilleurs en conditions climatiques extrêmes. En revanche, pour les caractères de production, les animaux avec les meilleures valeurs génétiques telles qu’elles sont estimées aujourd’hui sont en moyenne ceux qui subissent les plus fortes pertes de valeurs génétiques en conditions de stress de chaleur important (THI > 70). En Montbéliarde, il a été montré que, pour le score cellulaire somatique, les animaux les plus sensibles dans les conditions actuelles (THI moyen de 50), ont une sensibilité accrue à THI élevé (THI > 70). La sélection actuelle sur ce caractère de santé de la mamelle est donc pertinente pour les conditions futures, plus chaudes. Les travaux se poursuivent avec l’étude de la réponse au stress de chaleur sur la reproduction. La qualité des semences des taureaux laitiers et allaitants se dégrade quant à elle à partir de THI compris entre 40 et 50, avec un effet du climat plus marqué sur les performances des taureaux allaitants et sur les premiers stades de la spermatogénèse, en semence fraîche comme en post congélation.

 

 

Liens complémentaires